• Psychologie du gardien de but 

    Selon Michel Vallière 

     

     

    Michel Vallière : Equipe de France, 5 championnats du monde, 

    J.O. de Lillehammer 94, Kings de Los Angeles (NHL), Ice Tigers 

    de Nuremberg (DEL), Entraineur des gardiens des olympiques de 

    Hull (Ligue junior majeur du Québec). 

     

         Le Hockey est un sport d’équipe. Mais, on y retrouve souvent 

    plusieurs actions où le gardien et l’attaquant sont seuls face à face. 

    Ici, je ne fais pas seulement référence à la situation de l’échappée 

    où du break-away classique mais aussi, à toutes les situations de 

    match ou le gardien et l’attaquant se trouvent isolés des autres 

    joueurs. La façon dont un gardien perçoit son rôle dans ces 

    situations, déterminera son succès à long terme. 

     

    Est-ce que le gardien se voit comme un acteur passif de ce duel ? 

    Est-ce qu’il pense qu’il doit rester profondément dans sa cage et 

    laisser l’attaquant diriger le jeu ? 

    Est-ce qu’il perçoit cette confrontation à son désavantage ? 

    Ou, est-ce qu’il voit cette confrontation d’un bon œil, sachant qu’il 

    en sortira gagnant ? 

     

    La confrontation entre le gardien et son attaquant, engendre une 

    étude psychologique complexe et intéressante. 

    Imaginons la situation suivante : 

    Un attaquant, en possession du palet, fonce sur la cage dans un 

    angle fermé, confronté à un gardien de talent. Combien 

    d’attaquants se diront : 

    « Je ne peux pas lancer de là, je ne pourrai jamais battre ce 

    gardien d’où je suis ». 

    Alors, les attaquants retiennent leurs tirs en cherchant une 

    meilleure opportunité. Plusieurs bons gardiens s’évitent du travail 

    de par leur positionnement ou, même par leur simple réputation. 

    Un attaquant peut donc se trouver sous le contrôle psychologique 

    du gardien. 

     

    De même, peut-il être psychologiquement vulnérable, par rapport 

    à un adversaire qui selon lui semble avoir « son numéro ». Peut- 

    être avez-vous discuté avec un gardien qui disait faire un 

    complexe d’infériorité face à un certain adversaire. Si c’est le cas, 

    le gardien est un homme battu avant même le début de la 

    rencontre. Si le gardien se démoralise lui-même, à chaque 

    occasion que cet adversaire controlera le palet, ses mouvements 

    deviendront tendus et artificiels. Le gardien devient mentalement 

    incertain et il sera désavantagé au moment de la confrontation. 

     

    Constance, concentration, confiance 

     

         Le gardien ne doit laisser aucun doute pénétrer son esprit, 

    pour ainsi ne pas diminuer son efficacité. Le gardien ne doit pas 

    non plus, entrevoir son rôle de façon passive. 

     

    Physiquement et techniquement, le gardien doit, bien sûr, se 

    retenir pour ainsi s’empêcher de se commetre prématurément 

    face à l’attaquant. Il existe plusieurs façons pour qu’un gardien 

    puisse jouer un rôle actif dans une confrontation avec son 

    attaquant. 

    « Faites une feinte de harponnage, baissez l’épaule, faites un 

    mouvement de votre choix… ». 

    L’attaquant n’est pas le seul qui puisse faire des feintes. 

    Voici le point de vue psychologique, concernant la confrontation 

    directe, impliquant le gardien et son attaquant. Cette 

    confrontation directe implique, vous et lui, vous visualisez ce qui 

    arrive, tout ce passe bien et vous ressentez une grande satisfaction 

    de travail accompli. 

     

    Pour qu’un gardien puisse garder une bonne santé mentale, il doit 

    voir son rôle, non pas comme une cible (ce qui est souvent difficile 

    car la grande majorité des gardiens ne bénéficient pas 

    d’enseignement spécifique de la part d’entraineur, trop souvent 

    incompétent en la matière, mais sert plutôt de véritable cible pour 

    l’équipe durant les entrainements…) mais, plutôt comme un 

    joueur qui agit directement sur les palets. 

    En d’autres mots, c’est de garder les buts agressivement, de façon 

    offensive. Vous devez agir sur l’adversaire et non subir les tirs en 

    restant profondément dans votre cage. Vous devez vous 

    impliquer, psychologiquement, dans les actions. Vous devez 

    mettre la pression psychologique sur l’adeversaire. Vous pouvez 

    rétrécir  l’angle de tir de quelques centimètres et vous agissez 

    psychologiquement sur l’attaquant. 

    « J’avais 20 centimètres, il y a une seconde, il ne m’en reste 

    seulement que 5 centimètres maintenant. » 

    Et sa confiance disparaît. A ce moment, vous savez qu’il est 

    VAINCU. 

     

    Soyez agressif mentalement ! 

     

         Arrêtez de vous torturer l’esprit à vouloir arrêter l’attaquant, 

    voyez plutôt le fait que c’est l’attaquant qui a le véritable 

    problème de vous battre ! 

    C’est une subtile différence d’attitude. Mettez la pression 

    psychologique sur l’attaquant et non pas sur vous. 

     

    Voici une autre situation psychologique… Un adversaire laissé à 

    découvert, positionné 3 mètres à votre droite, reçoit une passe. 

    Vous pouvez sortir rapidement pour rétrécir l’angle de tir au 

    minimum. De cette manière, vous éliminez pratiquement toutes 

    chances de tir, mais aussi, vous le soulagez du fardeau de prendre 

    une décision. Si vous sortez à mi-chemin, vous rétrécissez l’angle 

    de tir mais maintenant l’attaquant a une décision à prendre : 

    Lancer ou déjouer ? 

    En forçant l’attaquant à prendre une décision, vous augmentez  la 

    pression et le fardeau de l’attaquant  et ceci peut vous donner un 

    avantage durant quelques fractions de secondes. 

    Ce sont des concepts relativement sophistiqués. 

     

    Ces différentes situations soulèvent beaucoup de questions par 

    rapport à la position du gardien de but. Ce qui est excellent. 

    Toutes les situations, qui remettent en question la position, 

    garderont le gardien en bonne santé mentale. 

    Comment vous voyez-vous dans la cage ? Positif ? Actif ? Défiant 

    l’adversaire ? Etes-vous démoralisé par l’adversaire ? Ou avez- 

    vous le contrôle psychologique ? 

    Le gardien complet doit considérer tous ces aspects. 

    Réservez une attention particulière à l’aspect psychologique de 

    votre position. 

     



    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique