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Par tyrek2001 le 21 Janvier 2011 à 02:31
Psychologie du gardien de but
Selon Michel Vallière
Michel Vallière : Equipe de France, 5 championnats du monde,
J.O. de Lillehammer 94, Kings de Los Angeles (NHL), Ice Tigers
de Nuremberg (DEL), Entraineur des gardiens des olympiques de
Hull (Ligue junior majeur du Québec).
Le Hockey est un sport d’équipe. Mais, on y retrouve souvent
plusieurs actions où le gardien et l’attaquant sont seuls face à face.
Ici, je ne fais pas seulement référence à la situation de l’échappée
où du break-away classique mais aussi, à toutes les situations de
match ou le gardien et l’attaquant se trouvent isolés des autres
joueurs. La façon dont un gardien perçoit son rôle dans ces
situations, déterminera son succès à long terme.
Est-ce que le gardien se voit comme un acteur passif de ce duel ?
Est-ce qu’il pense qu’il doit rester profondément dans sa cage et
laisser l’attaquant diriger le jeu ?
Est-ce qu’il perçoit cette confrontation à son désavantage ?
Ou, est-ce qu’il voit cette confrontation d’un bon œil, sachant qu’il
en sortira gagnant ?
La confrontation entre le gardien et son attaquant, engendre une
étude psychologique complexe et intéressante.
Imaginons la situation suivante :
Un attaquant, en possession du palet, fonce sur la cage dans un
angle fermé, confronté à un gardien de talent. Combien
d’attaquants se diront :
« Je ne peux pas lancer de là, je ne pourrai jamais battre ce
gardien d’où je suis ».
Alors, les attaquants retiennent leurs tirs en cherchant une
meilleure opportunité. Plusieurs bons gardiens s’évitent du travail
de par leur positionnement ou, même par leur simple réputation.
Un attaquant peut donc se trouver sous le contrôle psychologique
du gardien.
De même, peut-il être psychologiquement vulnérable, par rapport
à un adversaire qui selon lui semble avoir « son numéro ». Peut-
être avez-vous discuté avec un gardien qui disait faire un
complexe d’infériorité face à un certain adversaire. Si c’est le cas,
le gardien est un homme battu avant même le début de la
rencontre. Si le gardien se démoralise lui-même, à chaque
occasion que cet adversaire controlera le palet, ses mouvements
deviendront tendus et artificiels. Le gardien devient mentalement
incertain et il sera désavantagé au moment de la confrontation.
Constance, concentration, confiance
Le gardien ne doit laisser aucun doute pénétrer son esprit,
pour ainsi ne pas diminuer son efficacité. Le gardien ne doit pas
non plus, entrevoir son rôle de façon passive.
Physiquement et techniquement, le gardien doit, bien sûr, se
retenir pour ainsi s’empêcher de se commetre prématurément
face à l’attaquant. Il existe plusieurs façons pour qu’un gardien
puisse jouer un rôle actif dans une confrontation avec son
attaquant.
« Faites une feinte de harponnage, baissez l’épaule, faites un
mouvement de votre choix… ».
L’attaquant n’est pas le seul qui puisse faire des feintes.
Voici le point de vue psychologique, concernant la confrontation
directe, impliquant le gardien et son attaquant. Cette
confrontation directe implique, vous et lui, vous visualisez ce qui
arrive, tout ce passe bien et vous ressentez une grande satisfaction
de travail accompli.
Pour qu’un gardien puisse garder une bonne santé mentale, il doit
voir son rôle, non pas comme une cible (ce qui est souvent difficile
car la grande majorité des gardiens ne bénéficient pas
d’enseignement spécifique de la part d’entraineur, trop souvent
incompétent en la matière, mais sert plutôt de véritable cible pour
l’équipe durant les entrainements…) mais, plutôt comme un
joueur qui agit directement sur les palets.
En d’autres mots, c’est de garder les buts agressivement, de façon
offensive. Vous devez agir sur l’adversaire et non subir les tirs en
restant profondément dans votre cage. Vous devez vous
impliquer, psychologiquement, dans les actions. Vous devez
mettre la pression psychologique sur l’adeversaire. Vous pouvez
rétrécir l’angle de tir de quelques centimètres et vous agissez
psychologiquement sur l’attaquant.
« J’avais 20 centimètres, il y a une seconde, il ne m’en reste
seulement que 5 centimètres maintenant. »
Et sa confiance disparaît. A ce moment, vous savez qu’il est
VAINCU.
Soyez agressif mentalement !
Arrêtez de vous torturer l’esprit à vouloir arrêter l’attaquant,
voyez plutôt le fait que c’est l’attaquant qui a le véritable
problème de vous battre !
C’est une subtile différence d’attitude. Mettez la pression
psychologique sur l’attaquant et non pas sur vous.
Voici une autre situation psychologique… Un adversaire laissé à
découvert, positionné 3 mètres à votre droite, reçoit une passe.
Vous pouvez sortir rapidement pour rétrécir l’angle de tir au
minimum. De cette manière, vous éliminez pratiquement toutes
chances de tir, mais aussi, vous le soulagez du fardeau de prendre
une décision. Si vous sortez à mi-chemin, vous rétrécissez l’angle
de tir mais maintenant l’attaquant a une décision à prendre :
Lancer ou déjouer ?
En forçant l’attaquant à prendre une décision, vous augmentez la
pression et le fardeau de l’attaquant et ceci peut vous donner un
avantage durant quelques fractions de secondes.
Ce sont des concepts relativement sophistiqués.
Ces différentes situations soulèvent beaucoup de questions par
rapport à la position du gardien de but. Ce qui est excellent.
Toutes les situations, qui remettent en question la position,
garderont le gardien en bonne santé mentale.
Comment vous voyez-vous dans la cage ? Positif ? Actif ? Défiant
l’adversaire ? Etes-vous démoralisé par l’adversaire ? Ou avez-
vous le contrôle psychologique ?
Le gardien complet doit considérer tous ces aspects.
Réservez une attention particulière à l’aspect psychologique de
votre position.
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